Réveillée à sept heures du matin par la sonnerie stridente d'un réveil électronique, le jeune lycéenne se lève, titubante de fatigue. Elle ramasse presque machinalement ses cours de la journée, qu'elle avait pris la peine de préparer la veille au soir, et les glisse dans son sac, en compagnie de sa trousse, son journal de classe, son déjeuner, son portable, son paquet de clopes et ses clés.

Elle prend au hasard des vêtements dans sa garde-robe: un jean, un t-shirt et un gilet. Elle complète cette panoplie par un petit foulard tissé. A tâtons, elle se dirige vers la salle de bain, allume la lumière, cligne des yeux. S'habituant à l'éblouissante clarté artificielle, elle se brosse rapidement les dents, puis les cheveux. Elle accomplit ensuite le rituel de désinfection de son piercing, qu'elle a au creux du menton depuis seulement un mois. Elle se sourit dans le miroir, et se dit que finalement, elle n'est pas si moche que ça.

Elle descend ensuite bien vite, mange son yaourt en quatrième vitesse, car, depuis qu'elle est au régime, elle ne mange plus qu'un seul yaourt light au petit déjeuner. Elle avale d'un trait son jus d'orange pressé, enfile sa veste, ajuste son foulard et sort dans le froid de ce début d'automne.

Elle court pour attraper son bus. Ouf, de justesse! Quinze minutes plus tard, la voilà en cours. Math, en l'occurrence. Tout ce qu'elle déteste... La jeune lycéenne a plutôt l'esprit littéraire. Elle tente malgré tout de comprendre le graphique de la fonction arc-cosinus x, en vain. D'autant plus qu'à côté d'elle, Michel lui raconte ses histoires d'amours et que devant eux vient d'arriver Judith, une fille en décrochage total. La jeune lycéenne est éberluée de se rendre compte, alors qu'il est huit heures du matin, que la Judith en question dégage déjà l'odeur caractéristique d'une substance clairement prohibée par la loi. "A huit heures du matin, comment peut-elle? J'arrive à peine à avaler mon yaourt!" pense-t-elle. Décidément, ça la dépasse. Elle avoue qu'elle non plus ne crache pas sur les plaisirs subtils de l'herbe, mais il ne lui viendrait pas à l'idée d'en fumer avant les cours. Enfin...

Plus tard dans la matinée, le cours d'éducation physique la fait revenir à la réalité. Cinq tours du parc, sous la pluie, alors qu'on n'est habillé que d'un collant et du t-shirt réglementaire de l'école, on peut dire que ça réveille! La jeune lycéenne court, souffle, s'essouffle. Mais ne s'arrête pas. Retour à l'école, exténuée. Heureusement, c'est l'heure de la pause.

Elle retrouve ses amies des autres classes pour la récréation. Suivant un rituel bien établi, elles se dirigent sans aucune hésitation vers la partie de la cours réservée aux fumeurs, sortent toutes trois leurs paquets et leurs briquet, et passent la pause à discuter de tous et de rien et à fumer. La sonnerie les ramène vers leurs salles de cours respectives. Deux heures de grec, puis la pause de midi.

La jeune lycéenne et ses amies se sortent le plus vite possible de l'école, dévalisent une sandwicherie et vont se poser tranquillement sur un banc des alentours. Elles discutent, rient, s'exclaffent. Entre elles, c'est l'osmose. Mais bien vite - trop vite - l'heure vient les rappeler à leurs devoirs. Trois heures de cours en apnée, et les voici de nouveau dehors.

Notre jeune lycéenne rentre donc chez elle, s'assied à son bureau, fais ses devoirs pour le lendemain, tchatche un peu sur internet, se dit, que franchement, être lycéenne, c'est pas drôle tous les jours. Elle décide donc de raconter sa journée d'aujourd'hui, qui, elle n'en doute pas, sera pareille à celle de demain...