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Je lis...
"Orlanda" de Jacqueline harpman. Je pense que tout le monde connaît l'intrigue, qui à priori me semblait quelque peu mièvre... Cependant, au fil des pages qui se tournent, force m'est de reconnaître que l'auteur le traîte avec intelligence et profondeur. D'après un ami, elle a d'ailleurs eu le grand talent de savoir décrire l'orgasme masculin! Si c'est lui qui l'dit..

J'écoute...
Le premier album de Billy Ze Kick et les Gamins en Folie. Ca me rappelle trop mon enfance, tout ça! Ah la douce époque où toute la Belgique apprenait "Mangez-moi" aux classes maternelles!

Je regarde...
Ma télé a explosé... Tant mieux!

Et bla, et bla, et bla...
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La vie d'une jeune louve citadine
Extase!

Un tram bondé de jeunes marginaux déambule dans la forêt avoisinnant la périphérie de Bruxelles, au plus grand étonnement du chauffeur, habitué sur cette ligne à ne transporter que deux ou trois retraités rentrant dans leurs maisons cossues de banlieue par voyage. Ce soir-là, il conduit vers une destination qui doit lui rester inconnue une bonne cinquantaine de jeunes dreadlockés, tatoués et percés. Leurs vêtements sont bariollés et amples. Des beandeaux de tissus chamarrés retiennent en arrière les tignasses entreméllées des filles, tandis que les garçons se protègent du froid par de larges sweet-shirts plus discrets. Certains ouvrent des canettes de Jup', d'autres font carréments des mélanges dignes des plus grand alchimistes d'un temps passé dans des bouteilles en plastiques qui avaient du jadis contenir de la limonade.

Les gens parlent fort, interpellent leurs voisins, chantent, rient. Je n'en connais aucun, à part les deux copains qui m'accompagnent, et déjà je me sens chez moi. Ces gens, qui forment une véritable tribu, me sont semblables. Je le sais, je le sens. Cette tribu, c'est ma tribu.

Terminus. Tout le monde descend, laissant le chauffeur hébété dans son tram à nouveau vide. "Venez, c'est par ici!" lance un grand garçon maigre dont le visage est mangé de métal. Nous le suivons par petits groupes plus ou moins éméchés et nous engouffrons dans la noirceur du bois non éclairés. Les plus prévenants se sont munis de lampes-torches qui nous permettent de suivre un sentier serpentant entre les arbres. Le grand maigre allume un joint, tire quelques bouffées, me le tend. On ne se connaît même pas! J'accepte, et avale avec plaisir la fumée doucereuse. Je le passe ensuite à un de mes amis. Nous apprenons que c'est l'anniversaire d'une fille du groupe qui nous précéde. Elle est petite, un peu boulotte, ces cheveux dreadlockés dépassent d'un tissu savamment noué. Elle a 17 ans. Nous lui chantons "bon anniversaire".

Cela fait quinze minutes que nous marchons dans le froid et l'obscurité. Quelqu'un nous dit de bifurquer à un croisement. Nous le suivons. Nous manquons trois fois de glisser sur des plaques de verglas qui jalonnent ça et là le sentier. Et enfin, nous apercevons le pont. Un gros pont en pierre au-dessus duquel des milliers d'automobilistes passent sans se douter qu'il est le lieu d'une fête comme ils ne peuvent pas se représenter. Sous le pont, des centaines de jeunes entre 16 et 25 ans s'éclatent, dansent, rient, parlent. A un stand près de l'entrée, deux garçons vendent du vin chaud et de la bière à 1€ le verre...

La musique est terrible. De la drum'n'bass, de la pure, de la vraie! Les rythmes s'enchaînent, se répètent, s'interceptent et s'entrechoquent pour le plus grand plaisir de tous. Nous nous frayons un passage vers la table de mixage. Les dj's sont excellents, ils sont à fond dedans! Nous restons un temps indéfini à danser là. Les gens sont sympas, souriants, géniaux. Les gens sont baux! Waw!

Plus tard, nous remontons vers l'entrée du pont. De petits groupes sont assis par terre malgré le froid de cette fin de mois de décembre. Une fille, adossée contre le mur, se fait un rail de speed. Une autre la rejoint, elles discuttent toutes les deux, mais je suis trop loin pour entendre. Nous fumons encore un peu. Puis, à un moment, Jon s'approche de moi, me prend à l'écart, et m'ouvre sa paume sous les yeux. Dedans, une petite pastille blanche avec le logo Motorella... Je ne sais pasce qui m'a pris, je l'ai mise en bouche en lui souriant. Il m'a tendu une bouteille d'eau. J'ai pris une gorgée et... voilà!

Je ne suis pas restée là à stresser en attendant la montée. J'ai entraîné les autres vers l'intérieur, la musique, les gens. Je me suis éclatée sans me poser de question. Plus rien n'avait d'importance. Et puis, à un moment, tout est devenu comme différent. La musique... waw! je la sentais en moi! Elle était vivante, et coulait dans mes veines. C'était comme si mon corps tout entier lui appartenait. Je ne formais plus qu'un avec elle. Et puis les gens... Tous ces gens qui m'entouraient, tous mes amis réunis là... Je les aime, ils sont géniaux, j'ai envie de le leur dire, de les perndre dans mes bras, de les serrer contre moi... Je les aime tellement!

J'ai dansé, dansé et encore dansé. A un moment, je me suis arrêtée pour boire un peu d'eau. Je n'avais pas soif mais je savais qu'il fallait faire attention à ne pas me déshydrater. Un mec est venu vers moi. On a parlé un peu, et pendant tout le temps qu'il me parlait, je l'écoutais mais ce que j'entendais c'était la musique, encore et toujours elle, plus présente, plus vivante que jamais. Au beau milieu d'une phrase, j'ai arrêté le mec et l'ai embrassé par surprise. Je n'avais jamais eu une telle audace!

Puis je l'ai entraîné avec moi dans la foule et on s'est remis à danser tous les deux, avec tous les autres. Il régnait une réelle symbiose entre nous tous et la musique, c'était magique! Tous les mots que je pourrais employer ne suffiraient pas à vous faire comprendre cet orgasme musical simultané. Ca a duré jusqu'au matin. A neuf heures, j'ai repris le tram et suis rentrée chez moi.

Heureuse.

Ecrit par Louve, le Dimanche 9 Janvier 2005, 21:28 dans la rubrique "Délirium tremens ou autre".


Commentaires :

  envole-moi
13-01-05
à 16:52

C'est joliment raconté et ça me rappelle tout plein de chouettes souvenirs...
:)